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Les actuaires du Canada conseillent d’inclure le risque lié à la nature dans les cadres de gestion du risque climatique

Au cours des dernières années, on a réalisé des progrès au chapitre de la mise en place de cadres permettant d’évaluer les risques financiers et opérationnels que comportent les changements climatiques. Les entreprises sont plus nombreuses à s’engager dans l’analyse et la déclaration du risque lié au climat, et les organismes de réglementation exigent de plus en plus l’adoption de telles pratiques.

Malgré ces progrès, toutefois, il est essentiel d’accorder une attention accrue au risque lié à la nature, qui constitue un élément crucial.

Michael TencerMichael Tencer, FICA et auteur principal du nouvel énoncé de l’ICA intitulé Intégrer la nature à l’analyse de scénarios climatiques pour une résilience accrue, explique que « la prise en compte du risque lié à la nature dans l’analyse de scénarios climatiques est essentielle aux fins d’une gestion prudente du risque financier. Le fait de négliger la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes crée une lacune importante dans la compréhension de la gamme complète de risques. »

Définition du risque lié à la nature

Le risque lié à la nature, tel que défini par le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD) (en anglais) comprend les répercussions négatives potentielles au sein d’une organisation ou de la société en général découlant des dépendances à la nature.

À l’instar du risque climatique, le risque lié à la nature comporte trois catégories, soit le risque physique, le risque de transition et le risque de responsabilité. Ces risques se traduisent par des pertes financières attribuables à l’épuisement du capital naturel et aux transitions nécessaires pour atténuer ces pertes.

L’importance du risque lié à la nature

La dégradation des écosystèmes et la perte de biodiversité s’accélèrent à un rythme alarmant. Afin de s’attaquer à ce déclin, la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) de décembre 2022 a établi des cibles internationales, lesquelles influencent l’élaboration de politiques à l’échelle de la planète, y compris au Canada. Ces changements ont des répercussions financières importantes tant pour les organisations que pour les gouvernements.

Il est essentiel pour les secteurs d’activités et les organismes de réglementation de bien comprendre et de bien gérer les conséquences du risque lié à la nature. Les entreprises dépendent de la nature pour ses ressources et pour les services écosystémiques, par exemple la filtration de l’eau et la pollinisation, et leurs propres activités ont une incidence sur la nature. En assurant la gestion de leur empreinte environnementale, elles peuvent réduire leur risque interne lié à la nature au fil du temps.

Malika El Kacemi-GrandeMalika El Kacemi-Grande, FICA et co-autrice de l’énoncé, explique qu’« alors que le Canada [et d’autres pays] mettent en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal de 2022, les risques liés à la transition et à la responsabilité découlant de changements aux politiques s’accroîtront. Nous devons absolument agir dès maintenant pour atténuer ces risques et protéger notre système financier. »

Intégrer la nature à l’analyse de scénarios climatiques

Pour parvenir à bien comprendre les défis et les possibilités qui se profilent, nous devons tenir compte tant du risque lié à la nature que du risque climatique dans l’analyse de scénarios, laquelle évalue les répercussions d’éventuels événements futurs.

Une entreprise peut avoir recours à l’analyse de scénarios pour gérer son exposition aux pertes liées à la nature et mettre en œuvre des activités de sensibilisation à son impact sur la nature. Les organismes de réglementation peuvent également y recourir pour analyser l’impact systémique des décisions politiques.

Un cadre visant à analyser des scénarios de risque climatique qui ne tient pas compte de la nature est insuffisant pour la préparation face à l’avenir.

La voie à suivre

Nous exhortons toutes les parties prenantes au risque climatique à intégrer le risque lié à la nature dans leurs cadres de gestion des risques. Il ne s’agit pas uniquement de procéder à l’analyse de scénarios pour gérer l’exposition aux pertes liées à la nature, mais également d’accroître la sensibilisation à l’impact qu’exercent les activités de l’entreprise sur la nature.

Les principales mesures à prendre sont les suivantes :

  • se renseigner au sujet des concepts du risque lié à la nature;
  • se tenir au courant de l’évolution de la situation à cet égard;
  • communiquer l’importance du risque lié à la nature aux autres parties prenantes de l’industrie.

Harry LiHarry Li, FICA et co-auteur de l’énoncé, insiste sur la responsabilité collective qui incombe aux dirigeants en matière financière et réglementaire de promouvoir la prise en compte du risque lié à la nature. « Il s’agit de veiller à ce que toutes les parties prenantes comprennent l’importance que revêt ce risque et à ce qu’elles demeurent au courant de l’évolution à ce chapitre. »

Examiner le risque lié à la nature avec les auteurs

Dans le plus récent épisode du balado Voir au-delà du risque, on se penche sur le risque lié à la nature en compagnie de Malika El Kacemi-Grande. Dans le cadre de cet entretien exclusif, Malika précise ce que peut représenter le risque lié à la nature et ce que peuvent faire les actuaires pour mieux tenir compte de cette variable dans leur travail. Vous pourrez en savoir encore plus grâce à l’épisode en anglais avec l’auteur principal de l’énoncé, Michael Tencer.

Notre rôle en tant qu’actuaires

Ce n’est qu’en tenant compte du risque lié à la nature parallèlement au risque climatique que nous pourrons donner au système financier canadien les outils nécessaires pour faire face aux défis à venir et saisir les occasions de manière efficace. Nous, actuaires, sommes les spécialistes du risque qui peuvent guider les institutions à travers les risques complexes que comporte notre environnement en évolution.

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